2. Le tissu du XIXème siècle

Le tissu urbain plus ancien encore existant date de la fin du XIXème siècle. La forte croissance de la population ouvrière de Paris fut à l'origine d'une concentration massive des faubourgs qui entouraient la ville et qui furent inclus dans son périmétre en époque haussmannienne. Le nouveau tissu urbain a été né sur un terrain précédemment cultivé de vignoble. Cette origine vignoblière conditionne fortement le parcellaire. Les parcelles ont, encore aujourd'hui, une forme étroite et profonde, et sont disposées transversalement à la pente du terrain, selon la vieille orientation des vignobles.

 Dans certaines zones du 20ème arrondissement, cette disposition est bien évidente sur le plan de la voirie. Dans d'autres, comme le Bas-Belleville (entre les rues Ramponeau et Belleville), les traces des vignobles sont à remarquer dans l'organisation interne des &icirclots, très épais et caractérisés par la succession de plusieurs cours intérieures.

 
Secteur Ramponeau-Belleville: des îlots trés épais et des cours profondes sont caractéristiques des faubourgs à origine vignoblière.
La voirie, d'origine pré-hausmannienne, est caractérisée par des rues étroites qui dépassent rarement les 10 mètres de largeur. Le bâti est rarement plus haut que 20 mètres sur rue, et assez bas autour des cours dans la profondeur des parcelles (7 à 10 mètres).

 Cet habitat est souvent caractérisé par sa mauvaise qualité générale. Une construction effectuée avec des matériaux peu coûteux en est à l'origine. Le faible entretien en suite apporté par les propriétaires, qui n'avaient pas de ressources suffisantes dans un quartier à tissu social traditionnellement défavorisé, n'a contribué guère à une bonne conservation.

 La concentration du quartier achevée, le mouvement immobilier de Belleville devient très faible, voir inexistant, pendant la première moitié du XXème siècle. Le taux de nouvelles constructions est m&ecircme inférieur à la moitié du taux moyen parisien: en 1954, seul 6% du bâti a été réalisé après 1915, contre 13% pour Paris. Entre 1952 et 1962 à Paris 6% des bâtiments est construit, tandis que Belleville n'a que 3% de constructions nouvelles.

 Ce ralentissement de construction explique les mauvaises conditions de conservation du quartier au début des années 1960.

 
Rue Ramponeau: un des derniers secteurs témoignes du vieux Belleville.


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